Réfutation Albani 3

 

Cela n’a donc rien à voir avec de la théologie.

Mettre de côté Boukhari et Mouslim, extraire des récits dans d’autres livres, tout en laissant de côté d’autres récits dans ces mêmes livres, est contraire à tout esprit impartial et désintéressé. Cette méthode est semblable à celle employée par Tijani dans son livre minable : « Comment j’ai été guidé ? »

Tous les récits clairement en défaveur des Tarawhir, qu’ils se trouvent dans le livre d’Ahmed ibn Hanbal, ou dans celui d’Abou Daoud et autres, ont complètement été éludés. Albani n’a cité aucun de ces récits ! C’est une bien curieuse façon d’instruire ! On a vu et on verra que, même en agissant de la sorte, l’argumentation d’Albani est non seulement pas convaincante, mais aussi et surtout, qu’elle est complètement creuse.

Thaalaba Ben Abou Malek Al Qardhi dit : «Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : «Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui», le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait ! »

À la question du Prophète : « Que font ceux-là ? », on lui répondit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait ! »

Ce texte ne peut aucunement légitimer les Tarawhir tels qu’ils sont pratiqués aujourd’hui, puisqu’un élément particulier et exceptionnel expliquerait l’approbation du Prophète, à savoir : « Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui. »

Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran, c’est donc pour cela que le Prophète n’a rien dit. Un élément spécifique, en l’occurrence : «Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran », permet souvent de changer les règles générales, comme le fait que le Prophète a autorisé un homme à porter de la soie car il souffrait de démangeaisons. Cela ne peut, bien sûr, et en aucun cas s’appliquer aux autres musulmans. De plus, que vaut ce hadith qui n’a aucun lien direct avec les Tarawhir tels qu’ils sont pratiqués de nos jours et, qui plus est, n’est pas rapporté par Boukhari et Mouslim !

Que vaut ce hadith, face aux récits clairs et unanimes, rapportés par Boukhari et Mouslim !

Comment peut-on donner la prédominance à ce texte bizarre, faible, isolé, et particulier, sur tous les autres récits clairs que l’on a pu lire !

Albani a préféré, pour justifier les Tarawhir, donner la prédominance à ce récit : « Le Prophète (ppsl) est sorti une nuit de Ramadan et a vu des gens prier dans un coin de la mosquée, alors il a demandé : « Que font ceux-là ? » On lui dit : « Ô Prophète ! Ce sont des gens qui n’ont pas le Coran alors ils se sont mis derrière Oubayy Ben Caab pour l’écouter lire le Coran et prier comme lui », le Prophète (ppsl) dit : « Ils ont bien fait !» (Al Baïhaqi, Abou Daoud et ibn Nasser)

Sur celui-ci :

Zeïd ben Tsabit a dit : « L’Envoyé de Dieu avait installé, pour s’isoler, une sorte de pièce entourée de nattes. Il s’y rendit pour faire la prière ; quelques fidèles l’y suivirent et vinrent prier avec lui. La nuit venue, ces fidèles revinrent à la même place ; mais l’Envoyé de Dieu, après s’être fait attendre ; ne venant pas, les fidèles élevèrent la voix et frappèrent à sa porte avec un caillou. L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait en sorte que je crains que votre faute soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari, Muslim, Ahmed ibn Hanbal et biens d’autres.)

De plus, ce texte est bien trop isolé et faible, comparé aux hadiths rapportés, pour ainsi dire, par tous les rapporteurs.

Je n’appelle pas ça de la théologie, mais de la supercherie !

En conclusion de quoi, le premier argument d’Albani est fallacieux et infondé.

Permettez-moi de poursuivre.

b – Le Prophète (ppsl) a déjà fait la prière de Tarawih en collectivité :

An Noumane Ben Bachir dit : « Nous avons prié avec le Prophète (ppsl) la nuit du vingt-trois du Ramadan jusqu’au tiers de la nuit, puis la nuit du vingt-cinq du Ramadan jusqu’à la moitié de la nuit, et enfin la nuit du vingt-sept du Ramadan jusqu’à l’aube et nous avions cru rater le repas de Souhour. »

Ce texte est une fois de plus inexistant dans le livre de Boukhari et Mouslim. De plus, je ne trouve nulle part où le Prophète a prié durant un mois avec ses compagnons ! Il ne s’agit que de quelques jours, en l’occurrence le 23e, le 25e et le 27e, trois jours donc, or, si je ne m’abuse, les Tarawhir ne durent pas trois jours ! Comment peut-on alors le placer au-dessus des récits clairs, sûrs, et spécifiques rapportés par Boukhari, Mouslim, Hamed, et bien d’autres. Comment, peut-on, au nom d’un texte dont l’origine est, de toute évidence, moins certaine que les textes signés Boukhari et Mouslim, se permettre de l’imposer comme étant la vérité absolue. Ce texte ne peut donc en aucun cas avoir la prédominance sur ceux qui sont rapportés par Boukhari, Mouslim et bien d’autres, pour plusieurs raisons :

- Ce texte n’a aucun rapport avec les Tarawhir.

- Ce texte n’est pas rapporté par Boukhari et Mouslim.

- Ce texte est contredit par Boukhari, Mouslim et bien d’autres.

De plus, même si la réalité de ce texte est avérée, il est forcément antérieur au texte suivant :

D’après Zaïd ben Tsâbit : « Pendant le Ramadan, le Prophète se fit une cellule – je crois bien, dit Bosr, rapportant ce hadith, que Zaïd ajouta: « avec une natte » - Il y fit la prière pendant quelques nuits. Un certain nombre des compagnons du Prophète ayant suivi sa prière, celui-ci, dès qu’il s’en aperçut, resta assis (et cessa de se montrer). Puis il alla vers ses compagnons et leur dit : « Je connaissais bien les sentiments que votre conduite m’a manifestés. Dorénavant, ô fidèles, priez dans vos demeures, car la meilleure prière pour un homme est celle qu’il fait chez lui, à moins qu’il ne s’agisse de la prière canonique. » (Hamed ibn Hanbal, Abou Daoud et autres.)

L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim entre autres.)

Puisque, comme on le sait, les compagnons du Prophète avaient mis un terme à cette pratique, qui n’a vu le jour qu’au début du Califat d’Omar. En réalité, ce texte n’a aucune valeur puisqu’il concerne un cas spécifique non valable pour le sujet ici abordé. C’est probablement la raison pour laquelle on ne le trouve ni dans le sahih de Boukhari, ni dans le sahih de Mouslim.

Je poursuis.

Albani cite ce texte : Anas dit : « Une nuit de Ramadan, le Prophète (ppsl) était en train de prier alors je me suis mis à côté de lui, puis un autre vint, puis un autre jusqu’à ce qu’on soit devenus une douzaine. Lorsqu’il nous a senti derrière lui, le Prophète (ppsl) a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. Le lendemain on lui dit : « Tous nous avons attendu derrière toi ô Prophète ! », il répondit : « Oui, c’est pour cela que j’ai fait ce que j’ai fait ! »

Mais que se passe-t-il ! Albani semble argumenter sa thèse avec un texte qui va à l’encontre des Tarawhir !

« Une nuit de Ramadan, le Prophète (ppsl) était en train de prier alors je me suis mis à côté de lui, puis un autre vint, puis un autre jusqu’à ce qu’on soit devenus une douzaine. Lorsqu’il nous a sentis derrière lui, le Prophète (ppsl) a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. Le lendemain on lui dit : « Tous nous avons attendu derrière toi ô Prophète ! » Il répondit : « Oui, c’est pour cela que j’ai fait ce que j’ai fait!»

On apprend que le Prophète, après avoir senti la présence de personnes venues prier avec lui, a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul. On nous dit ensuite que ce texte prouve que les Tarawhir sont une Sunna ! Désolé… mais je n’arrive pas du tout à suivre, et vous ?

Si le Prophète : « Lorsqu’il nous a sentis derrière lui a vite terminé sa prière et est parti chez lui pour prier tout seul », c’est qu’il ne voulait pas que cela devienne une pratique courante et moins encore une institution, alors comment peut-on, au nom de ce texte, argumenter en faveur des Tarawhir ! De plus, constater que le Prophète n’a, contrairement à ce qu’affirme Albani, pas prié avec ses compagnons, puisque l’on nous dit, je cite : Lorsqu’il nous a sentis derrière lui », c’est donc bien encore, une fois de plus, la preuve que le Prophète n’a pas prié avec ses compagnons !

Je poursuis.

Aïcha dit : « Les gens priaient individuellement pendant les nuits de Ramadan, et des fois ils se rassemblaient par groupe de cinq ou de six pour prier derrière quelqu’un qui a bien retenu le Coran. Un soir, le Prophète (ppsl) est sorti à la mosquée après la prière de Ichaa’ et il a fait la prière de Tarawih avec un groupe de fidèles pendant toute la nuit. Le lendemain tout le monde a parlé de la prière que le Prophète (ppsl) avait faite la veille. La nuit d’après, les gens se sont rassemblés pour faire cette prière avec le Prophète (ppsl), et le lendemain tout le monde a parlé également de cette prière. La nuit suivante, la mosquée n’arrivait plus à contenir les fidèles, alors le Prophète a fait la prière de Ichaa’ en collectivité avec les fidèles et les a laissés après et est rentré chez lui. Il m’a alors demandé : « Pourquoi les gens sont rassemblés de cette manière? », je lui répondis : « Ils ont entendu parler de ta prière hier et avant-hier alors ils sont venus pour prier avec toi ! » Le Prophète (ppsl) est resté chez lui toute la nuit mais n’arriva pas à dormir. Le lendemain matin il dit (ppsl) aux gens : « Ô fidèles ! Mes louanges à Dieu, je n’ai pas dormi cette nuit et je suis au courant de ce que vous avez fait hier. Je ne suis pas sorti prier avec vous pour vous éviter de croire que c’est une prière obligatoire ! Au contraire c’est une prière qu’on fait au choix pour ceux qui peuvent la faire. »

Idem ! Ce texte va à l’encontre des Tarawhir, alors qu’on nous le cite à l’image du précédent, en leur faveur ! De plus, celui-ci n’est rapporté que par Az Zouhri. Mais qui est-ce donc ce Az Zouri ? Peut-on, là encore, donner la prédominance à Az Zouri sur Boukhari, Mouslim, Hamed ibn Hanbal, Abou Daoud et bien d’autres ? Az Zouri, à lui seul, aurait terrassé les deux sahihs ! « Le match » est forcément truqué !

En réalité, Albani n’a fait qu’extraire des textes, non pas selon les règles théologiques, mais selon son propre intérêt.

Alors, lorsque Albani dit : « Après avoir prouvé la légalité de la prière de Tarawhir en collectivité », je ne vois vraiment pas de quelle preuve il parle !

Et lorsque Albani dit : « De plus, Aïcha qui vit avec le Prophète (ppsl) sait exactement ce qu’il fait et comment il prie», il devrait justement appliquer cette science, puisque selon Boukhari et Mouslim, Aïcha a dit : « Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état. » C’est-à-dire qu’il n’y avait plus de Tarawhir ! Cela rejoint tous les récits selon lesquels le Prophète a refusé d’être suivi durant cette prière en y mettant par la suite un terme ferme. C’est pour cela qu’Aïcha a dit : «Quand le Prophète mourut les choses étaient dans le même état. »

Albani a dit : Néanmoins, il a expliqué ceci (ppsl) en disant: « Je l’ai laissée par peur qu’elle vous soit imposée » ! Cette peur disparaît avec la mort du Prophète. Ce qui est, bien sûr, complètement faux ! Puisque, comme nous l’avons vu et revu, ce hadith est amputé, et on ne peut légiférer à partir d’un hadith amputé. Pourtant, tout cela Albani le savait, alors pourquoi a-t-il éludé les hadiths authentiques pour ne citer que ce hadith amputé ! Pour la simple et bonne raison qu’il n’aurait jamais pu prouver son point de vue à partir de ce hadith : « L’Envoyé de Dieu sortit aussitôt en colère et leur dit : « Vous ne cesserez donc pas d’agir comme vous l’avez fait, en sorte que je crains que votre faute ne soit inscrite à votre encontre ? Vous devez faire la prière chez vous, car la meilleure prière pour le fidèle est celle qu’il fait chez lui ; il faut en excepter la prière canonique. » (Boukhari & Mouslim entre autres.)

Voilà, sans aucun doute, pourquoi Albani, Fawzan et leurs semblables, ne citent jamais ce hadith bien qu’il figure dans les deux sahihs et ailleurs.

Mon argumentation prend ainsi fin.


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